#POURELLES, UNE AUTRE MANIÈRE D’AIDER LES FEMMES


Publié le 12 mars 2018

Comment une femme peut-elle, aujourd’hui, trouver un emploi stable sans solution de garde pour ses enfants ? Comment une femme peut-elle, aujourd’hui, penser à sa propre santé, quand elle doit assurer seule la gestion psychologique et financière d’un foyer ? Comment une femme veuve, séparée, divorcée, peut-elle, aujourd’hui, sortir de son isolement alors que les pensions de réversion restent misérables ?

Ce sont autant de questions fondamentales que de nombreuses femmes doivent se poser aujourd’hui, alors que s’accumulent les chiffres alarmants : elles représentent 57% des bénéficiaires du Revenu de Solidarité active (RSA), 69% des travailleurs pauvres et 22% des personnes isolées sans domicile. Le Samu Social soulignait récemment que le nombre de femmes SDF à Paris avait bondi de 66% en 10 ans.
Dans notre pays, les femmes sont près de 5 millions à vivre sous le seuil de pauvreté. Certes, elles ne sont pas les seules personnes en détresse en France, mais elles constituent aujourd’hui la majorité des personnes en situation de précarité. Alors que nous célébrons, chaque 8 mars, les droits des femmes, faisons de la solidarité le thème de cette année 2018. Solidarité avec celles qui sont souvent considérées comme invisibles, celles qui se battent pour offrir le meilleur à leurs enfants, celles qui sont dans le besoin au quotidien.

LA PRÉCARITÉ AU FÉMININ EST SOUVENT UNE DOUBLE PEINE 

Premières victimes de la crise économique, les femmes sont pénalisées au niveau de l’emploi, pourtant condition de leur indépendance et autonomie. En effet, elles sont souvent exposées à des horaires de travail atypiques alors qu’elles ont des contraintes familiales complémentaires, avec enfants voire parents à charge. C’est parfois une véritable quadrature du cercle : trouver un job implique de faire garder ses enfants, faire garder ses enfants implique d’avoir de l’argent pour le faire. 

Rappelons que 600 000 mères célibataires vivent sous le seuil de pauvreté. Et celles qui souhaiteraient travailler davantage ne trouvent pas facilement d’emploi à temps plein. Aux horaires inadaptés à la vie de famille, s’ajoute une faible rémunération qui maintient ces femmes dans une situation précaire. Ce stress induit par la charge financière et morale du foyer, le « sacrifice » de sa vie personnelle, le sentiment d’insécurité permanent sont autant de facteurs favorisant les troubles psychologiques et les états dépressifs. Des préoccupations majeures qui relèguent au second plan le recours aux soins et entraînent un désintérêt pour son propre corps. Une récente étude du Haut Conseil de l’Egalité soulignait que les femmes étaient trois fois plus concernées que les hommes par les troubles anxieux.

ENTREPRENEURIAT SOCIAL POUR LES FEMMES

Face à ce constat, quels sont les leviers ?
Les politiques publiques doivent s’emparer plus fortement de ces enjeux notamment en individualisant les minimas sociaux, clarifiant les règles de recouvrement des pensions alimentaires, développant des dispositifs d’aide à la parentalité et mobilisant davantage de moyens pour faciliter l’accueil des enfants. L’Etat peut agir concrètement, par exemple en développant les crèches à vocation d’insertion professionnelle : il n’en existe qu’une centaine aujourd’hui alors que ce mode d’accompagnement permet d’aboutir à un taux de retour à l’emploi de près de 90 % dans un délai de 6 mois. Mais il est aujourd’hui admis que l’Etat n’a pas le monopole de l’intérêt général. Heureusement, les acteurs de la société civile multiplient les initiatives pour résoudre ces problèmes cruciaux, en cohérence avec les valeurs de l’entrepreneuriat social.

C’est le cas par exemple de notre action à l’Agence du Don en Nature. Nous créons des ponts entre le lucratif et le non lucratif, entre les entreprises qui fabriquent des biens de consommation courante, nécessaire à la dignité et à la reprise de confiance en soi, et les associations, qui luttent, au quotidien sur le terrain, contre la précarité. A l’occasion du 8 mars, pendant une semaine, nous aurons à cœur de soutenir ces femmes dans le besoin.

C’est pourquoi nous lançons un grand défi solidaire #PourElles, du 6 au 13 mars pour collecter plus de 100 000 produits auprès des entreprises : savons, serviettes hygiéniques, sous vêtements …qui seront redistribués partout en France aux femmes en situation de précarité. Cette aide concrète va, à sa mesure, embellir leur quotidien, leur permettre de prendre soin d’elle et rétablir leur estime de soi.

L’Oréal, Les Laboratoires Pierre Fabre, Le Groupe Hanes, Bioderma, Procter and Gamble, Camaïeu… se sont déjà mobilisés. #PourElles, rejoignez-nous !

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